Ça commence par un souvenir d’enfance.
"Tiens-toi droit !"
Combien de fois on nous l’a répété ?
Comme un ordre sans explication. Comme une corvée posturale imposée par les adultes. On croyait que c’était pour faire bonne figure. Pour avoir l'air poli.
Mais si c’était plus que ça ?
En méditation aussi, on nous le dit : redresse la colonne. Aligne-toi. Ça ne vient pas d’un besoin esthétique. C’est une invitation à une posture d’éveil. Une forme d’ancrage corporel.
Et pourtant, ce n’est pas "naturel". Pas pour moi. Pas pour beaucoup d’entre nous. On s’effondre, on s’écrase, on rentre la tête dans les épaules comme pour se faire oublier.
En tant qu’artiste, je le vois encore plus clairement.
Dans Waterplouf, mon dernier spectacle, j'incarne un personnage fragile. Un enfant qui apprend à nager. Il est tassé, genoux rentrés, dos voûté. Je joue cette posture. Je la surjoue même.
Du corps vers le cœur.
Le personnage s’est glissé en moi. Et quand je regarde la vidéo du spectacle, j’ai toujours un choc.
Je me pense fébrile, petit, rétracté. Alors que en vrai je suis plutôt carré. Musclé. Stable.
Et pourtant, la posture suffit à me rendre entier dans cette fragilité d'un point de vue émotionnel. Le public embarque. Juste avec mon dos arrondi, mon torse qui se dérobe.
Tout ça me dis que ce que notre corps raconte est souvent plus vrai que ce que notre bouche prononce.
Et si on envoyait des messages en permanence sans le savoir ? Des signaux faibles. Mais puissants.
Comme des phéromones physiques.
Un dos droit dit : « je suis là, je tiens, je regarde loin ». Un dos tassé dit : « j’ai peur, je me planque, je me protège ».
Sans parler, sans sourire, sans argument, notre posture parle pour nous.
Et parfois, elle parle contre nous.
Parce qu’on s’étonne de ne pas être pris au sérieux, de ne pas être écouté, de ne pas créer de lien...
Alors qu’on se tient voûté, débranché, recroquevillé sur notre fatigue.
Et si changer sa posture, à certains moments, pouvait suffire à changer sa journée ?
Et si notre dos droit était un signal d’ouverture plus fort que n’importe quel discours bien pensé ?
Une étude menée par Carney, Cuddy et Yap en 2010 l’a montré clairement : la posture influence la perception. Se tenir ouvert, stable, redressé… ça envoie un message silencieux mais puissant. Celui de quelqu’un qu’on peut écouter. Quelqu’un qui tient sa place.
Et ce signal-là, il passe sous les radars de la conscience. C’est de la communication non verbale à l’état pur.
Ta posture, c’est ton préambule. Et parfois, elle sabote ton message avant même que tu aies pu l’articuler.
Mais l’inverse existe aussi.
Quand tu vis un moment fort, que tu es aligné avec toi, avec ta estime de soi, ton corps se redresse. Il raconte quelque chose. Sans forcer.
Tu n’as pas changé d’apparence, mais tu vibres plus haut.
La posture, ce n’est pas un code social. C’est ta présence physique en action.
Et parfois, elle te précède. Et parfois, elle te suit. Mais dans tous les cas, elle parle.
La posture modifie les émotions et les pensées
L’étude du chercheur Erik Peper (2009) est claire : une posture droite renforce l’optimisme, augmente la confiance et réduit les pensées négatives.
Ce n’est pas qu’une question d’étude. C’est une expérience corporelle vérifiable. Maintenant. Ici. En toi.
Ton corps est ton premier cadre de pensée. Et parfois, pour voir les choses autrement, il ne faut pas plus qu’un léger redressement.
Un millimètre en plus dans la colonne.
Et là, soudain, une possibilité qui revient.
C’est l’effet miroir. C’est documenté. Ça s’appelle la synchronisation posturale (Chartrand & Bargh, 1999).
Nos corps s’imitent, souvent à notre insu.
Quand tu rayonnes une posture calme, ouverte, alignée… tu invites l’autre à faire de même. Tu déclenches une réaction. Tu proposes une autre posture de confiance.
Ce n’est pas de la magie. C’est du langage corporel inconscient. Et un peu… d’élégance intérieure.
Pas ton visage. Mais ton dos. Ton torse. Ton port de tête.
Est-ce que ce que tu ressens est aligné avec ce que tu montres ? Est-ce que ton corps parle pour toi ou à ta place ?
Parfois, on n’a pas besoin d’une grande thérapie. Juste de se redresser. Pour voir un peu plus loin. Pour dire : « je suis là ».
Et qui sait...
Peut-être qu'en changeant juste ta posture, tu ouvres une fenêtre que tu n’avais pas remarquée.
Un geste simple. Mais qui tient droit.
Ziou
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